En plein essor depuis le début de la pandémie de Covid-19, le télétravail s’est démocratisé pour devenir une norme et même un avantage dans le recrutement de ses salariés. Horaires plus flexibles, moins de temps dans les bouchons ou transport en commun, cette pratique a séduit de nombreux Français. Pourtant, tout n’est pas si rose. De nombreux abus de surveillance du salarié ont été reportés. On vous explique tout cela !
Le télétravail en France
D’après l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), dans un rapport publié en 2021, plus de 1 salarié sur 5 a pratiqué le télétravail chaque semaine.
Ces 22% de télétravailleurs sont surtout représentés par des salariés cadres qui ont la possibilité d’effectuer leur travail à distance. Plus de 55% des cadres ont télétravaillé chaque semaine en 2021
50% des salariés ne peuvent pas exercer leur métier en télétravail. Ce qui amplifie l’usage du télétravail en France et de sa démocratisation. Quand on s’intéresse à l’âge ou encore le type d’entreprise, voici quelques données intéressantes :
- Ce sont les jeunes qui ont moins pratiqué le télétravail
- Le télétravail n’est pas fréquent pour les TPE/PME. Seulement 9% d’entre eux contre 36% dans les grandes entreprises (+250 salariés)
Ce nouveau phénomène mis en place durant la pandémie a tenu ses promesses et avantages mais a été source de stress, d’abus pour certains.
Surveillance abusive du télétravail
C’est une étude propulsée par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) dans son rapport annuel, qui démontre une hausse importante des cas de surveillance abusive des salariés durant leur exercice du télétravail.
Ces contrôles excessifs ne correspondent pas aux normes des libertés individuelles, du droit à la vie privée, et empiètent sur la liberté. C’est même devenu la première cause de plainte auprès de l’instance en charge qu’est la CNIL.
Sur toutes les plaintes recensées, 83% concernaient des actes de vidéosurveillance abusifs. En effet, les moyens toujours plus ingénieux et intrusifs permettaient un contrôle en temps réel. Parmi les moyens utilisaient se trouvaient :
- La géolocalisation de l’ordinateur en temps réel
- La vidéosurveillance directement depuis la webcam de l’ordinateur et durant toute la journée
- L’enregistreur de frappe sur le clavier
- Le contrôle des mouvements de la souris
Tous ces moyens de contrôle du télétravail sont abusifs et non légaux. En effet, il est interdit d’enregistrer par micro ou caméra son salarié dans l’exercice de son travail. Idem pour les enregistreurs de frappe ou encore le contrôle de la souris. Malheureusement la majorité des plaintes concernent des entreprises de taille moyenne qui n’ont pas de service juridique ou autre à leur disposition.
Si vous êtes dans cette situation ou une connaissance, n’hésitez pas à saisir l’inspection du travail ou encore la CNIL qui pourra mettre en place des mesures pour veiller au maintien des libertés individuelles.
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