Journée internationale des personnes handicapées : interview avec Amandine Pillot, chargée de mission handicap

  • Publié le28/12/2022

    Temps de lecture 3 Mins

  • Publié le 28/12/2022

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    Pour la journée internationale des personnes handicapées, nous donnons la parole à Amandine Pillot, chargée de mission handicap externalisée. Elle accompagne des entreprises dans la définition de leur politique handicap depuis plusieurs années : appui au recrutement, sensibilisation, formation etc. Nous avons donc profité de son expertise pour lui poser des questions sur leur employabilité dans notre article !

    En quoi consistent vos missions en tant que chargée de mission handicap ?

    J’accompagne mes clients avec du conseil, de la formation, des sensibilisations (quiz, mises en situation, témoignages inspirants… ) ou en tant que Référente Handicap externalisée.
    Ça permet à mes clients d’adopter un process de recrutement non discriminant et ouvert à la diversité, de se former au management inclusif, de dédramatiser ce sujet avec leurs collaborateurs, en vue de mieux respecter leur obligation d’emploi de TH pour réduire leurs coûts, tout en améliorant leur RSE.

    Que représente pour vous cette journée internationale ?

    On parle désormais de personnes en “situation de handicap”. Une ou des déficiences impactent la vie quotidienne, professionnelle, sociale, culturelle, de citoyen… des personnes en situation de handicap, toute l’année.
    Néanmoins, cette Journée Mondiale, chaque 3 décembre, permet de faire un focus sur 1 milliard d’êtres humains porteurs de handicaps (12 000 000 de personnes sont concernées en France).

    À noter d’ailleurs également que 80% des handicaps sont invisibles.
    Il est fort utile de parler du sujet, de contrer les préjugés, afin de dédramatiser et de favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap !

    Selon vous, où en est-on au niveau de leur employabilité en France ?

    Parce que le handicap survient dans 85% des cas à l’âge adulte (maladie ou accident de la vie, en sport ou du travail) et parce que l’accessibilité n’est pas une réalité partout, les travailleurs handicapés sont en moyenne peu formés.
    L’autocensure est l’autre phénomène qui explique cela. En effet, « pour leur bien » et par manque d’information aussi, l’entourage va avoir tendance à les empêcher et les limiter. Eux aussi se sous-estiment beaucoup et pensent ne pas mériter.
    Ce niveau de formation est en train d’augmenter actuellement, à la fois parce que les formations (initiales et professionnelles) sont plus accessibles et parce que petit à petit l’autocensure tend aussi à se réduire. Aujourd’hui, tous les métiers peuvent être effectués par un travailleur handicapé, également parce que les handicaps sont multiples et variés.

    Comment encourager les entreprises à employer plus de personnes en situation de handicap ?

    Il y a bien sûr une obligation d’emploi de travailleurs handicapés (6% de l’effectif dans toutes les entreprises de plus de 20 salariés), dont l’objectif est d’inciter les employeurs à recruter des TH.
    Au-delà de cette obligation, il est maintenant prouvé que les entreprises inclusives sont plus performantes que les autres.
    Un collaborateur TH relativise davantage et apporte, dans une équipe, sa créativité (liée aux stratégies de compensation qu’il est contraint d’imaginer quotidiennement) ou son regard différent sur le monde.
    De plus, les TH sont surmotivés, moins absents que la moyenne et particulièrement adaptables.

    Préconisez-vous des actions pour intégrer les TH dans une entreprise ?

    En premier lieu, il est important de sensibiliser et d’informer en interne. Ces actions sont nécessaires à la fois pour préparer ses équipes à l’arrivée de collaborateurs TH, mais aussi à inciter des salariés à se déclarer TH. Tous ne le font pas, en effet, par peur d’être discriminé ou sans savoir qu’ils peuvent obtenir ce statut. Pourtant c’est dans leur intérêt !
    D’ailleurs, certaines entreprises mettent en place des mesures incitatives pour eux comme 1 ou 2 jours de congés payés supplémentaires par an.
    Dans un deuxième temps, une campagne de recrutement adapté est possible. Quelques conseils pour cela :

    • afficher ses valeurs inclusives dans l’offre d’emploi ou sur son site web,
    • diffuser ses offres sur des sites dédiés,
    • être préparé à examiner des CV avec RQTH signalée,
    • Mener des entretiens non discriminants,
    • Envisager un parcours d’intégration adapté, ainsi que la fidélisation qui comporte aussi des particularités.

    Vous souhaitez être accompagné sur la définition de votre politique handicap ? N’hésitez pas à contacter Amandine Pillot directement via Linkedin !

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